Congédiée pour des photos osées sur internet
- dominiquegoudreault
- 5 mars 2022
- 2 min de lecture
L'histoire s'est déroulé à Fort Wayne, Indiana, petite ville paisible des États-Unis d'Amérique. Une mécanicienne de 24 ans, Kirsten Vaughn, publiait depuis plusieurs années des vidéos sur la plateforme Instagram. Elle y expliquait son travail et proposait des astuces pour l'entretien des voitures. Le concessionnaire Honda employant la jeune femme était au courant de la situation et se félicitait de ses initiatives.
En janvier dernier, la mécanicienne a créé une page personnalisée sur OnlyFans. Pour ceux qui ne connaissent pas cette populaire application, on s'en sert pour transmettre du contenu exclusif (photos, vidéos) à des "fans" en échange d'un abonnement mensuel payant.
Le nœud de l'affaire est survenu quelques semaines plus tard, lorsque des collègues de la mécanicienne ont découvert que celle-ci publiait des photos coquines sur l'application. Plusieurs se sont abonnés anonymement au service et ont partagé des photos d'elle nue. Rapidement, des compagnons de travail de madame Vaughn ont commencé à lui faire des commentaires déplacés sur sa sexualité et à lui adresser des propositions grivoises. Notez que la jeune femme évoluait dans un environnement quasi-exclusivement masculin, étant la seule technicienne du concessionnaire.
Madame Vaughn leur aurait demandé d'arrêter d'en parler ouvertement, ce à quoi un des mécaniciens aurait répondu en riant: "on t'aide à gagner de l'argent, ferme-la".
Fatiguée des propositions insistantes et insinuations de deux de ses collègues en particulier, la travailleuse a déposé une plainte de harcèlement sexuel auprès de son employeur en février.
À sa surprise, l'employeur a plutôt pris la défense des collègues masculins, en répondant qu'elle était la responsable de ses propres malheurs; ses photos avaient attisé la convoitise des autres hommes. Non seulement le concessionnaire Honda n'allait pas réprimander les harceleurs, mais c'était elle qui allait être congédiée.
Heureusement pour elle, la travailleuse a enregistré la conversation avec son patron menant à la fin de son emploi. On peut notamment y entendre son supérieur dire: " Si j'entre dans le magasin et que je répands une rumeur, la façon dont les autres y réagissent, c'est leur responsabilité, mais c'est toujours moi qui ai crié au feu". Ainsi, c'était la jeune femme qui était responsable de l'attention sur elle, même si les photos étaient prises à l'extérieur du cadre de travail.
Lorsque cette histoire est devenue connue du public, l'entreprise a justifié sa décision en disant que la mécanicienne avait violé une politique interne de l'entreprise, sans toutefois être capable de dire laquelle. Sur certaines photos osées, madame Vaugh portait un uniforme de travail, mais sans que le logo de l'entreprise ne soit visible.
Nous ne savons pas pour l'instant si la travailleuse a décidé de contester son congédiement.
Si la même situation se produisait au Québec, la jeune femme aurait certainement des recours contre le harcèlement vécu et le congédiement abusif qui s'en est suivi. Au-delà de la question du sexisme patent de cette histoire, nous avons aussi affaire au respect de la vie privée, de la dignité et de l'intégrité d'une personne.
N'hésitez pas à contacter www.veritasconseil.com pour toute question relative à du harcèlement psychologique ou sexuel que vous vivez.




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